Déclaration CGT au CTCE du 30 juin 2015: ras le bol

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DECLARATION CGT AU CTCE

DU 30 JUIN 2916

Le dernier CTCE n’a pas pu se tenir du fait de la présence d’agents qui souhaitaient s’exprimer sur leur quotidien. Face à cette situation, vous avez pu constater que les conditions n’étaient pas réunies à deux reprises pour que le CTCE se déroule. Ne soyons pas dupes. C’était bien une action réfléchie de notre organisation syndicale qui était en train de se dérouler. Aucun des dossiers que vous nous présentiez ne méritait un tel traitement. Mais les orientations budgétaires qui devaient présider à l’élaboration de l’EPRD 2015 rendaient inutiles tout débat.

Lors du Conseil de Surveillance des Hospices Civils de Lyon, La CGT été reçue en préalable par le Président du Conseil de Surveillance et Maire de Lyon Monsieur Gérard Collomb. Nous tenions à lui rendre compte des revendications faites par les agents et nous avons découvert avec surprise que la Directrice de l’ARS, pour la première fois depuis sa nomination à ce poste depuis plus d’un an, sous la pression (entre autre de la CGT) avait décidé de se déplacer. L’échange entre le Président du conseil de surveillance et les représentants de notre organisation syndicale s’est transformé en une joute verbale avec la Directrice de l’Agence Régionale de Santé. Nous avons rappelé :

  • qu’entre 2002 et 2008 les Hospices Civils de Lyon ont mis en place les 35h à effectifs constants ; ceci ayant abouti de facto à la suppression de près de 2000 postes.
  • Qu’entre 2008 et 2013, vous avez supprimé 200 postes par an au titre du projet d’établissement qui devait aboutir à un équilibre financier.
  • Mais une nouvelle fois, en 2013, vous avez du mettre en œuvre un processus de rigueur aboutissant à un effort constant de suppressions de postes, de réorganisations, de fermetures de lits, de transformations d’hôpitaux conventionnels en hôpitaux de jour ; d’hôpitaux de jour en séances
  • Durant la même période, vous avez décidé d’externaliser l’ensemble des fonctions jugées par l’ancien président de la république comme ne faisant pas partie du corps de métier de l’hôpital public : transports, entretien des locaux, logistiques, administratifs et techniques.
  • Sous la pression de la politique gouvernementale, vous avez recherché à tout moment à contractualiser avec le secteur privé lucratif en vendant notre « âme au diable ».

En échange de tous ces efforts, La Direction Générale nous a vendu un rêve, celui que dans un horizon très proche, nous retrouverions le chemin de l’équilibre financier. Mais comme nous avons pu l’exprimer à la Directrice de l’ARS, vous n’avez pas compris que dès le départ les règles du jeu n’étaient pas celles du secteur marchand mais bien celles d’un état qui entend contrôler les dépenses par une limitation des recettes.

La Directrice de l’ARS accuse les Hospices Civils de Lyon et accuse son prédécesseur d’avoir obligé les Hospitaliers à signer un contrat de retour à l’équilibre financier qu’elle juge aujourd’hui trop ambitieux. Le doublement de l’effort d’efficience demandé aux HCL de 20 à 40 millions d’euros par an est totalement irréaliste de l’aveu même de la Directrice de l’ARS qui maintenant nous invite à réfléchir à l’élaboration d’un nouveau contrat de retour à l’équilibre financier qui ne serait plus basé que sur des efforts financiers mais qui pourrait l’être aussi sur des objectifs d’activité. Dans ses propos, elle donne pour exemple le transfert de l’activité de soins vers les familles au travers de la généralisation de l’ambulatoire.

L’évolution des finances des Hospices Civils de Lyon au cours de ces dernières années s’était améliorée avec les conséquences que l’on connaît sur les personnels (suppressions de postes, retours sur repos, fusion d’activité, réorganisations, polyvalence etc…) Mais aujourd’hui la dégradation financière qui s’engage et les projections pour les deux ou trois prochaines années, démontrent de manière évidente que si le mode de financement à l’activité n’est pas remis en cause, le déficit s’accroîtra de manière exponentielle.

Vous avez été témoin au cours du dernier conseil de surveillance d’une expression unanime du corps médical et paramédical dénonçant un système poussant notre établissement à l’explosion. La Directrice de l’ARS refuse de fixer un cap aux établissements publics en réponse aux besoins de santé de la population. Elle n’entend pas s’immiscer sur la question de la modernisation de l’Hôpital Henry Gabrielle. Elle refuse de se projeter sur la question du vieillissement et de sa prise en charge. Elle considère que l’avenir de l’Hôpital Desgenettes ou celle de la deuxième tranche de travaux de l’hôpital Edouard Herriot ne sont pas de son ressort. En définitif, « vous êtes autonome. J’ai des objectifs financiers que je vous transfère, appliquez-les comme il vous semble bon, le reste n’est pas mon affaire ».

Dans ce contexte, à quoi bon réfléchir au devenir de la Gériatrie des Hospices Civils de Lyon. Vous nous proposez la création d’un Institut du Vieillissement qui vous permettra certainement de réorganiser une nouvelle fois le parcours du patient âgé au sein de notre établissement, de dissoudre les instances de représentation du personnel médical et non médical, de fermer l’hôpital Antoine Charial, de fragiliser la prise en charge des patients en secteur EHPAD, longs séjours et SSR alors même que la Directrice de l’ARS est incapable de décliner des objectifs généraux pour la prise en charge des personnes vieillissantes dans la région Rhône Alpes – Auvergne.

A quoi bon imaginer l’acquisition d’un IRM alors même que la Direction de l’ARS est incapable de nous expliquer quels seront les besoins en matière d’imagerie dans un horizon prochain ; qu’elle est incapable de se positionner sur qui fait quoi sur le bassin de population concerné.

A quoi bon imaginer l’amélioration des conditions de travail des personnels au travers des projets CLACT en lançant entre autre une immense consultation des personnels sur leur perception de leur travail alors même que nous attendons toujours les résultats de la précédente consultation, que nous savons qu’aucun moyen supplémentaire ne pourra être alloué si les conclusions devaient faire apparaître des besoins en personnels ou en investissements.

 

A quoi bon parler d’enseignement alors que les stagiaires servent à remplacer des secrétaires, des IDE, des ASD, des kinés etc…

A quoi bon parler de recherche universitaire que la Directrice de l’ARS explique que les MERRI ne cesseront de diminuer.

A quoi bon parler de promotions professionnelles quand vous savez qu’au terme de la formation les agents ne disposeront pas d’affectation correspondant à leur nouveau grade.

A quoi bon parler de bien être au travail quand aujourd’hui vous obligez les personnes qui font le choix de réduire leur quotité de temps de travail à accepter les mêmes contraintes que les temps pleins en travaillant un we sur deux

A quoi bon bon demander à chacun de faire toujours plus d’effort quand vous devez 1 200 000 h supplémentaires au personnel ? 1 200 000 heures cela représente 33 millions d’euros dûs aux personnels des Hospices Civils de Lyon. Nous pouvons y rajouter des milliers de d’heures des CET représentant près de 15 millions.

Mais au fond à quoi bon perdre notre temps puisse que chacun d’entre nous s’est qu’à la fin de l’année nous n’atteindrons pas nos objectifs, que plus largement la Directrice d’ARS dépassera également ses budgets, que la sécurité sociale continuera à s’endetter, que la France n’atteindra pas ses objectifs fixés par Bruxelles et que comme aurait pu le dire Christian Lerda, jamais la dette grecque ne pourra être remboursée

La Directrice de l’ARS a balayé d’un revers de main toutes les interventions reprises de concert par la CGT, les médecins, le Présidents du Conseil de Surveillance en vous disant en pleine séance Dominique et moi, nous allons retravailler le contrat de retour à l’équilibre financier.

A en croire son discours l’heure aurait sonnée le grand soir serait arrivé

Nous vous proposons d’arrêter toute discussion et de renvoyer à la Directrice de l’ARS et à la Ministre de la Santé la responsabilité de la prise de décision. Vous ne pouvez pas continuer en tant que Directeur Général et nous en tant que représentants du personnel à faire comme si rien ne se passait ou à vous accommoder du pire à la manière de la CFDT en espérant limiter la casse puis en se retournant comme lundi dernier à la Croix-Rousse et en disant oui on a eu tord il y a dix ans mais à l’époque dans le contexte nous avions raison……

Nous n’attendons aucune réponse de votre part. Vous n’êtes pas responsable de cette situation. Nous choisissons de quitter cette instance. Libre à chacun d’en faire de même ou pas.

Mais avant nous tenons à vous faire une dernière remarque : Vous avez choisi de réunir le CTCE à la Direction Générale quai des Célestins au lieu de le réunir rue Villon. Nous en prenons acte. Cependant nous ne pouvons que constater que vous cédez ci une fois de plus aux caprices de la CFDT qui tape des pieds par protestation comme elle a pu le faire en d’autre temps. Nous tenons cependant à vous mettre engarde, lorsque les portes se ferment, les gens sautent parfois par la fenêtre.

 

Nous vous laissons méditer à ce sujet.

 

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